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Calendrier scientifique novembre 2021

À combien estimez-vous la mortalité chez les patients atteints de candidose systémique ? 

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Contexte scientifique

Les patients immunodéprimés et affaiblis, comme les cancéreux sous chimiothérapie, sont souvent menacés par les infections nosocomiales. Les causes courantes des infections dites « nosocomiales » sont les champignons, en particulier Candida albicans ou d’autres sous-espèces de Candida [1].

En temps normal, les espèces de Candida, qui appartiennent à la famille des levures, colonisent la peau et les muqueuses et ne provoquent aucun dommage chez les individus en bonne santé. Mais chez les patients immunodéprimés, les espèces de Candida peuvent proliférer et pénétrer dans la circulation sanguine, entraînant des infections invasives graves. L’état des patients est susceptible de se détériorer jusqu’à la septicémie s’ils ne sont pas traités à temps. De plus, les levures forment souvent des biofilms à la surface des cathéters ou d’autres points d’entrée intraveineux, ce qui permet au micro-organisme de pénétrer dans la circulation sanguine de l’hôte. Il est intéressant de noter que la septicémie fongique est associée à une mortalité plus élevée (jusqu’à 50 %) que la septicémie bactérienne [1, 2] et qu’elle est donc considérée comme un grave fardeau sanitaire générant des coûts élevés.

Les neutrophiles ont été décrits comme ayant une fonction ambivalente chez les patients atteints de septicémie fongique [2]. Ils orchestrent l’immunité innée qui aide à combattre l’agent pathogène envahissant. Mais leur puissante capacité à activer le système immunitaire est un déclencheur clé de l’évolution vers la septicémie et le choc septique. Les neutrophiles expriment des récepteurs de reconnaissance de la levure et des hyphes et peuvent également former des filets de chromatine extracellulaire destinés à piéger les champignons. En revanche, les monocytes qui sont les deuxièmes cellules les plus abondantes de l’immunité innée ne présentent pas d’activité antifongique aussi puissante [2].

En général, on administre des antifongiques tels que le fluconazole lorsqu’une hémoculture est positive aux espèces de Candida. Le nombre croissant de souches résistantes autres qu’albicans, telles que Candida auris, constitue désormais une menace grave. Il est donc recommandé de procéder à un antibiogramme et cela souligne une nouvelle fois l’importance des programmes de gestion des antibiotiques et des maladies infectieuses [3].

Résultats numériques

La première analyse sanguine d’un patient sur l’analyseur de la série XN a révélé un nombre normal de globules blancs (GB 10,13 x 109/l), une anémie (GR 1,43 x 1012/l, HGB 7,9 g/dl ou 4,4 mmol/l) et une thrombocytopénie (PLT 96 x 109/l).

Si l’on observe les nuages de points sur les scattergrammes WNR, WDF et WPC, on remarque une forte interférence. Des nuages anormaux ont été détectés sur le côté gauche du scattergramme WNR autour de la zone des débris (bleu foncé) et ont été partiellement classés à tort comme des globules rouges nucléés (NRBC). Dans le scattergramme WDF, la séparation des lymphocytes et des monocytes est plutôt normale, mais une interférence s’est produite entre la zone des débris et celle des neutrophiles, ne permettant pas de séparation claire. Par conséquent, l’analyseur a déclenché le message « WBC Abn Scattergram » et aucune donnée numérique n’a été fournie pour le différentiel. Dans ce cas, il convient de préparer un frottis sanguin et de l’étudier.

Bien que l’analyseur ne soit pas conçu pour détecter les champignons, la forme plus petite et moins granuleuse des levures comparées aux GB justifie leur localisation sur les scattergrammes, ce qui permet d’envisager l’hypothèse d’une éventuelle infection systémique par des levures [4].

Il a été constaté antérieurement que celles-ci sont capables d’influer sur les résultats des analyseurs hématologiques, mais seulement lorsque la concentration de champignons est anormalement élevée. Les conclusions qui en ont été tirées ultérieurement sont toutefois que les résultats différaient selon les analyseurs et les espèces de levure [5]. 

L’hémoculture de ce patient a été testée positive à Candida albicans et le traitement au fluconazole a été initié en conséquence. Un contrôle effectué un peu plus tard le même jour montrait déjà des scattergrammes WNR et WDF normaux. L’état du patient s’est amélioré, sans fièvre, après trois jours de traitement. On a également obtenu une analyse normale des gaz du sang et une hémoculture négative.

Interprétation du scattergramme

L’observation attentive de toutes les informations fournies par la numération sanguine automatisée, y compris par l’analyse approfondie des scattergrammes des populations de globules blancs, ouvre la voie à un outil prometteur pour l’aide au diagnostic et le suivi du patient [6].

Références

[1] Cheng MF et al. (2005):  Risk factors for fatal candidemia caused by Candida albicans and non-albicans Candida species. BMC Infect Dis 5:22.

[2] Duggan S et al. (2015): Host response to Candida albicans bloodstream infection and sepsis. Virulence. 6(4):316–326.

[3] https://www.cdc.gov/fungal/candida-auris/index.html, visited 21 September 2021.

[4] Gérard D et al. (2020): Abnormal dot plots on current automated blood cell analyzer helped to yeast detection. Clin Case Rep. 8:776–777.

[5] Kim HR et al. (2008): Effects of bacteria and yeast on WBC counting in three automated hematology counters. Ann Hematol. 87:557–562.

[6] Comar SR et al. (2021): Early detection of Candida parapsilosis sepsis in peripheral blood as a result of cytografic changes on the Sysmex XN-3000 hematology analyzer. Int J Lab Hematol. 00:1–4.

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